Leipzig, Bach, Mendelssohn et Schumann : une ville allemande, trois musiciens qui ont vécu, composé et joué à Leipzig.
A Leipzig, grande ville commerçante, universitaire, cultivée, rivale de Dresde, alors capitale du duché de Saxe, Jean- Sébastien Bach a terminé sa carrière de compositeur et de « Kantor » en 1750 ; au siècle suivant, la décennie 1830-1840 connaît une concentration exceptionnelle de talents musicaux : entre autres, Félix Mendelssohn qui s’y installe en 1835, nommé à la tête de l’orchestre du Gewandhaus; il fonde un Conservatoire en 1843, Robert Schumann y enseignera quelque temps la composition. Ce n’est pas seulement pour des raisons historiques (ou géographiques…) qu’on associe Bach et Mendelssohn, mais aussi pour des raisons musicologiques : une filiation très forte unit les deux compositeurs, nous explique Gaspard Dehaene. Mendelssohn connaît parfaitement les œuvres de Bach, alors que ce dernier était presque tombé dans l’oubli. Il a fait découvrir à ses contemporains la Passion selon Saint-Mathieu qui n’avait plus été jouée depuis sa création. « Le Clavier bien tempéré de Sébastien Bach est (…) ma grammaire – c’est d’ailleurs la meilleure – j’ai étudié à fond la fugue dans toutes ses parties, le profit qu’on retire de ce travail est considérable… »
Et en « bis » petite surprise et grand plaisir : l’«Ave Maria de Gounod » où nous retrouvons Bach puisque Gounod avait composé à partir d’une improvisation sur un prélude du « Clavecin bien tempéré », et « L’Hymne à l’amour » chanson ô combien romantique, dont l’auteure Marguerite Monnot (amie d’Edith Piaf) aurait trouvé l’inspiration dans un lied de… Schumann. Et voilà pourquoi (m’a-t-on dit) les musiciens classiques aiment jouer cette partition de 1949.