
D’emblée, le violoniste Gilles Apap nous a taquinés en annonçant la couleur : plus de programme précis – ce sera « flottant » et … éclectique. Véronique Briel (au piano) et Frédéric Lubiatto (au violoncelle) suivront…
La soirée fut donc une promenade, une déambulation : au propre comme au figuré. Pour son premier morceau, le violoniste arpente alors les allées de l’église : mesures syncopées, jazz ? Non, du Bach réinterprété… Après tout, les partitions que livraient les anciens compositeurs
pouvaient aussi, souvent, laisser libre cours aux variations improvisées et personnelles de l’interprète : ce que nous avons oublié aujourd’hui. Puis ce sera une gigue, plus classique. Nous voyagerons ainsi de Bach à la musique irlandaise, aux danses roumaines, au « Blue grass » country en passant par le romantisme de Brahms et de … Schubert. Car ce concert était intitulé « Schubertiades », du nom de ces réunions informelles pour faire de la musique entre amis. N’est-ce pas un peu ce à quoi nous avons assisté ?

L’année passée Véronique Briel et Frédéric Lubiatto (en compagnie de Patricia Reibaud au violon) nous avaient captivés avec le Trio n° 2 de Chostakovitch, et hier soir nous avons eu une émouvante interprétation de deux mouvements du Trio n° 2 de Schubert : contraste entre la joie de vivre de l’allegro et le caractère sombre, presque tragique de l’andante.

Merci à vous trois, Véronique, Gilles et Frédéric.
Revenez nous faire danser…
AS Moretti
Photo : D. Belasky
Dommage que les œuvres de Ravel annoncées au programme soit passées à la trappe et remplacées par des danses folkloriques d’un intérêt musical limité. Si le public était ravi, moi pas.