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Florilège pour piano et violon

     C’est à un dialogue musical piano-violon que nous étions conviés hier soir, mercredi, florilège qui nous a conduits de Bach à Fauré, de la France à la Russie puisque Tchaïkovski et Prokofiev étaient là aussi. Et Chopin. Quel beau programme ! Pour la quatrième année consécutive, le pianiste Gaspard Dehaene était de retour à Kérity, accompagné d’un violoniste prestigieux, Nicolas Dautricourt.

     « Si tous les concerts commençaient par du Bach, le monde se porterait mieux » a déclaré d’emblée Nicolas Dautricourt, nous rappelant aussi que tous les musiciens ont étudié ses oeuvres. C’est donc la sonate de Bach en si mineur qui a ouvert ce florilège, conversation constante entre le piano et le violon, puisque la main droite du piano et le violon doivent sans cesse se répondre… Dialogue authentique tout en netteté, souplesse et musicalité. Et, parfois, au-delà du contrepoint classique de Bach, le phrasé du violon a pris une coloration soyeuse presque romantique.
    Romantisme ensuite de la barcarolle de Chopin jouée en piano solo par Gaspard Dehaene : nous y avons retrouvé la clarté d’un jeu tout en nuance et précision, ainsi que la fluidité qui nous avaient enchantés les années précédentes.
     La Bretagne, c’est loin, et c’est humide, dit-on. Dans l’église de Kérity, rien de cela n’a gêné nos deux musiciens qui débordaient de complicité et d’énergie, énergie de plus en plus sensible au fur et à mesure que la soirée s’avançait. Que ce soit dans l’interprétation des mélodies de Prokofiev, de Tchaïkovski, plus encore dans la sonate de Fauré, la virtuosité évidente du violoniste ne l’emportait en rien sur l’émotion : tour à tour allégresse, nostalgie, désespoir. Le violon gagne en puissance dans le quatrième mouvement, la musique se projette, emplit alors toute l’église, achevant de séduire l’auditoire et le plongeant dans une sorte de charme
     L’église Sainte -Thumette était comble : 350 spectateurs. Et, même loin des musiciens, à l’entrée, l’acoustique était excellente : la musique qui venait du chœur restait chaude et proche. Le public, conquis par tant de puissance, de grâce et de générosité a longuement applaudi. Pour terminer : un bis de deux morceaux : « Souvenir de Wellingen », violon jazz, composé par Stéphane Grappelli, et la très romantique mélodie de Fauré « Après un rêve » où nous avons retrouvé notre duo piano-violon.
     J’oubliais… Depuis dix ans Nicolas Dautricourt joue sur un Stradivarius de 1713, cet instrument « œuvre d’art », fabriqué dans l’atelier du célèbre luthier Antonio Stradivari de Crémone, prêté au violoniste par un mécène bordelais. Tout autant que la qualité de ce violon exceptionnel « ce bijou d’art et de talent » « sur lequel on peut toujours compter », et de son aspect symbolique, c’est aussi le compagnonnage, la complicité entre l’artiste et l’instrument qui compte, nous dit-il.
Gaspard, Nicolas, merci. Vous nous avez enchantés. Revenez.
AS Moretti
Photos : D. Belasky, M. Labidurie

Un commentaire

  1. Bravo pour les commentaires et les photos (des 3 concerts)
    J’ai transmis le lien à mes amis et autres relations qui ne reçoivent pas le courriel

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